Les fausses couches sont des complications fréquentes que rencontrent de nombreuses femmes enceintes : sur 100 grossesses, 10 à 15 se solderont par une fausse couche ! Dans la plupart des cas, les femmes ne s’en rendent même pas compte (58 % d’avortements spontanés précoces infracliniques) et il ne s’agit que de fausses couches précoces isolées ou accidentelles.
En revanche, de nombreuses femmes sont confrontées à des fausses couches répétitives. Dans ce cas, il est important d’en rechercher les causes afin de mettre en place les mesures thérapeutiques nécessaires et permettre à ces femmes d’accomplir leur désir de maternité !
En plus d’une prise en charge médicale adéquate, certaines solutions naturelles peuvent diminuer sensiblement le risque de fausse couche. Découvrez-les dans le présent article.
Qu’est-ce qu’une fausse couche ?
L’avortement spontané, appelé communément « fausse couche », est une expulsion du produit de conception (fœtus vivant ou non) avant 22 semaines d’aménorrhée (SA : à partir de la date des dernières règles), soit environs dans les 5 premiers mois de grossesse.
On parle de fausse couche précoce lorsque l’interruption de la grossesse se fait avant 14 SA (au premier trimestre) et de fausse couche tardive quand elle survient entre 14 et 22 SA.
On distingue deux principales situations :
- Les fausses couches isolées ou accidentelles : elles surviennent généralement au début de la vie reproductive ou au décours d’une vie obstétricale normale.
- Les fausses couches à répétition : on parle de « maladie abortive » après trois fausses couches spontanées successives avant 14 SA (précoces). Cette situation concerne environ 1,5 % des femmes.
Fausses couches à répétition : quelles sont les causes ?
Avant de passer aux différentes causes, il faut savoir qu’il existe un certain nombre de facteurs qui augmentent le risque de présenter des fausses couches spontanées. En voici les principaux :
- L’âge supérieur à 30 ans ;
- Les antécédents de fausse couche ;
- L’origine nord-africaine ;
- Les problèmes psychologiques ;
- Le surpoids ou l’obésité (avant la grossesse) ;
- La consommation abusive d’alcool ;
- La consommation excessive de caféine ;
- Le tabagisme (passif ou actif) ;
- L’intolérance au gluten ou maladie cœliaque.
Ainsi, rien qu’en supprimant la consommation d’alcool et de tabac, en ayant un régime alimentaire adapté et en perdant quelques kilos, les chances de mener une grossesse à terme augmentent sensiblement !
Passons maintenant aux causes des fausses couches spontanées à répétition. Elles sont très nombreuses, nous allons donc en citer les plus fréquentes.
Pour une meilleure compréhension, les différentes causes seront regroupées selon l’origine : ovulaire (c’est-à-dire liées à l’œuf fécondé ou au fœtus), paternelle (liées au père) ou maternelle (liées à la mère).
Causes ovulaires
Les causes ovulaires, c’est-à-dire liées à l’œuf fécondé (zygote, embryon ou fœtus), représentent la première cause de fausses couches. Il s’agit généralement d’anomalies chromosomiques lors de la conception, au moment où l’ovule rencontre le spermatozoïde.
Par exemple, un œuf fécondé (zygote) auquel il manque un chromosome (monosomie) ou qui comporte un chromosome surnuméraire (trisomie) n’est généralement pas viable. Un avortement spontané (fausse couche) est alors déclenché par l’organisme maternel.
Il existe quelques exceptions où des zygotes comportant des chromosomes surnuméraires continuent à se développer de manière normale, notamment lors de la trisomie 21 ou « syndrome de Down ».
Outre les aberrations chromosomiques, d’autres affections ovulaires peuvent être à l’origine d’une fausse couche :
- Infections virales (rubéole, herpes, grippe, cytomégalovirus…).
- Infections bactériennes (E coli, Listéria monocytogène, Chlamydia…).
- Infections parasitaires (toxoplasmose, paludisme, rickettsioses…).
- Hydramnios (excès de liquide amniotique).
- Malformations fœtales sévères.
- Artère ombilicale unique (deux en temps normal)…
Causes paternelles
Les fausses couches peuvent très bien être liées à la mauvaise qualité du sperme du partenaire. Un spermogramme est parfois nécessaire pour dépister des anomalies du sperme, notamment des altérations génétiques des spermatozoïdes.
Les hommes âgés de 35 ans et plus, obèses ou en surpoids sont plus susceptibles d’avoir un sperme altéré, et donc des problèmes de fertilité et des fausses couches chez la partenaire.
Causes maternelles
Il existe de nombreuses conditions médicales qui prédisposent la femme à des fausses couches à répétitions :
Les affections de l’utérus
Pour accueillir le fœtus dans les meilleures conditions, l’utérus maternel doit être bien préparé et fonctionnel. Ainsi, les fausses couches à répétition doivent faire rechercher l’une des pathologies utérines congénitales ou acquises suivantes :
- L’utérus bicorne : malformation congénitale caractérisée par un utérus constitué de deux cavités utérines distinctes au lieu d’une seule.
- L’utérus bicervical : malformation congénitale caractérisée par un utérus constitué de deux cols utérins (au lieu d’un seul).
- L’utérus unicorne : malformation congénitale caractérisée par une cavité utérine reliée à une seule trompe de Fallope au lieu de deux, mais la femme a généralement deux ovaires normaux.
- L’hypoplasie utérine : malformation congénitale caractérisée par un utérus peu développé, c’est-à-dire de petite taille.
- Les béances cervicales : affection congénitale ou acquise où le col utérin, dilaté ou « béant », est incapable de jouer le rôle de verrou pour maintenir physiquement le fœtus à l’intérieur de l’utérus.
- Les fibromes utérins : tumeurs fibreuses bénignes et fréquentes formées de cellules musculaires lisses qu’on appelle également « myomes ».
- L’endométrite chronique : affection caractérisée par une inflammation chronique de la muqueuse de l’utérus rendant ce dernier hostile vis-à-vis de l’embryon/fœtus.
L’endométriose
L’endométriose est une maladie chronique touchant les femmes en âge de procréer caractérisée par la présence de muqueuse utérine (endomètre) ailleurs que dans sa localisation normale (face interne de l’utérus), notamment au niveau des ovaires, de la vessie, du rectum, des ligaments pelviens…
En plus de provoquer des douleurs abdominales atroces, l’endométriose entraîne des problèmes de fertilité et augmente le risque de fausses couches.
Le syndrome des ovaires polykystiques
Le SOPK est une maladie hormonale extrêmement fréquente chez les femmes en âge de procréer qui se traduit par un dérèglement du cycle menstruel, une augmentation de la pilosité, de l’acné et des troubles de la fertilité.
Cette maladie est également l’une des causes les plus fréquentes de fausses couches à répétition.
La carence en progestérone
Une production insuffisante de progestérone en début de grosse est souvent soupçonnée chez certaines femmes sujettes aux fausses couches précoces (survenant généralement dans les 6 premières semaines d’aménorrhée). On leur prescrit alors des progestatifs (médicaments à base de progestérone) pour favoriser la continuité de la grossesse. Il existe également des plantes qui soutiennent la production de progestérone comme l’alchémille ( contre indiquée pour les femmes enceintes, en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendants ou de prédisposition, en cas de gastrite, et d’ulcère gastroduodénal)
L’hyperprolactinémie
L’hyperprolactinémie, c’est-à-dire une sécrétion excessive de prolactine (hormone responsable, entre autres, de la montée laiteuse), peut entraîner des malformations des ovules lors de la phase lutéale (deuxième phase du cycle menstruel) qui se soldent par des fausses couches à répétition.
Le diabète mal équilibré
Le mauvais équilibre d’un diabète de type I ou II, qu’il soit gestationnel ou chronique, est une cause fréquente de fausses couches et de MFIU (mort dans l’utérus d’un fœtus viable).
Pour prévenir donc ce risque, il est important de maintenir des glycémies correctes tout au long de la grossesse, et ce, grâce notamment à un régime alimentaire adapté, la pratique d’une activité physique régulière (marche, gym, natation… toujours après concertation avec son gynécologue pour éviter les situations à risque) et, si nécessaire, le recours aux injections d’insuline.
L’hypothyroïdie
Une hypothyroïdie méconnue ou insuffisamment traitée durant la grossesse peut avoir des répercussions graves :
- Pour la mère : augmentation du risque d’hypertension et de prééclampsie.
- Pour le fœtus : fausses couches et troubles du développement psychomoteur.
Un dosage sanguin de la TSH est généralement inclus dans le bilan général d’une femme sujette aux fausses couches pour mettre en évidence une éventuelle hypothyroïdie et la traiter le cas échéant.
Les thrombophilies héréditaires
Les thrombophilies héréditaires sont des maladies génétiques caractérisées par une prédisposition à la formation de caillots dans le sang (thromboses).
Il est fréquent que certaines femmes sujettes aux fausses couches à répétition sans cause identifiée se voient prescrire de l’aspirine et/ou de l’héparine (traitement anticoagulant pour une éventuelle thrombophilie).
Le syndrome des antiphospholipides
Le SAPL est une maladie auto-immune qui se caractérise par une production d’auto-anticorps (anticorps qui s’attaquent aux cellules de l’organisme) antiphospholipides qui provoquent des thromboses vasculaires à l’origine de fausses couches à répétition (maladie abortive).
Fausses couches à répétition : solutions naturelles pour augmenter ses « chances » !
La prévention des fausses couches est basée avant tout sur l’élimination de tous les facteurs de risque modifiables, particulièrement le tabagisme (actif ou passif), l’alcool, la caféine et le travail de nuit
Il s’agira ensuite d’identifier la ou les causes derrière les fausses couches à répétition afin de les traiter le cas échéant par des médicaments spécifiques ou naturellement quand c’est possible.
Si aucune cause n’est identifiée malgré tous les examens médicaux réalisés, les médecins prescrivent généralement de l’aspirine et de petites doses d’héparine pour fluidifier le sang et traiter une éventuelle thrombophilie.
Des médicaments à base de progestérone sont aussi largement utilisés en pratique pour augmenter les chances de réussite d’une grossesse chez des femmes aux antécédents de fausses couches.
Voici à présent quelques options naturelles qui peuvent aider à la prévention des fausses couches en complément d’une prise en charge médicale adaptée :
Avoir une alimentation saine et diversifiée
Pour augmenter ses « chances » de mener une grossesse à terme quand on est sujette aux fausses couches, il est important d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Cette dernière permet de fournir au fœtus tous les éléments nutritionnels dont il a besoin pour se développer correctement.
Quelques nutriments sont particulièrement importants au cours de la grossesse :
- La vitamine B9 qui est impliquée dans la formation des différents tissus du fœtus (nerveux, sanguin…). Cette vitamine se trouve en quantités intéressantes dans les légumes verts (épinards, brocolis, endives, choux de Bruxelles, asperges…), les oranges, les bananes, les melons, les graines de tournesol et les légumineuses. Une supplémentation médicamenteuse en vitamine B9 est généralement prescrite chez les femmes enceintes, même en l’absence de prédisposition aux fausses couches. Il existe aussi différentes formes de folates (forme de vitamine B9), dont le Quatrefolic® dont la biodisponibilité est plus élevée que les autres
- La vitamine B12 : elle participe à la division cellulaire, à la production des globules rouges et au fonctionnement du système immunitaire. Il est recommandé pour les femmes enceintes d’augmenter leurs apports en vitamine B12 d’environ 10 %. Pour ce faire, il leur est conseillé d’augmenter la consommation d’aliments tels que le lait, la viande, les fruits de mer, le poisson…
- La vitamine D : elle est indispensable pour la formation des os et des dents du fœtus. Pour faire le plein de vitamine D, il est recommandé à la femme enceinte de consommer des produits laitiers enrichis en cette vitamine, du poisson gras, du jaune d’œuf, et d’exposer une dizaine de minutes par jour sa peau au soleil (production endogène de vitamine D) et éventuellement de se supplémenter ( par exemple l’hiver)
- Le fer : il est indispensable pour la fabrication de l’hémoglobine, une protéine ayant pour rôle le transport d’oxygène partout dans l’organisme de la mère et du fœtus. Les besoins en ce minéral augmentent durant la grossesse, il est donc recommandé d’en apporter plus en consommant des aliments tels que la viande, les lentilles, les épinards, les poissons, les flocons d’avoine et les légumes verts.
- Le calcium : il assure la minéralisation des os et des dents du fœtus. On le retrouve en quantités intéressantes dans des aliments tels que les produits laitiers, le chou vert, le brocoli, le fenouil, les haricots blancs et les amandes.
- Les oméga 3 : ils contribuent au développement du cerveau du fœtus. On en trouve abondamment dans les poissons gras, l’huile de colza, les noix, les graines de lin et de chia.
Par ailleurs, en cas de maladie cœliaque, il est indispensable de suivre un régime alimentaire sans gluten pour réduire le risque de fausses couches. L’accompagnement en naturopathie peut être intéressante .
Pratiquer une activité physique régulière
Sachant que le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque des fausses couches, faire de l’exercice avant de tomber enceinte permet d’augmenter les chances de mener à terme une prochaine grossesse.
Faire de l’exercice est également recommandé durant la grossesse, car cela permet à la femme de réduire son niveau de stress. Pour rappel, le stress est l’un des principaux facteurs incriminés dans les fausses couches sans cause identifiée.
Les activités physiques considérées sûres pendant la grossesse sont nombreuses. On peut citer la marche active, la natation, l’aérobic douce… Dans tous les cas, il est conseillé de commencer l’activité physique de manière progressive et d’en parler à son médecin traitant pour éviter toute situation à risque.
Rester loin du stress
D’un côté, le stress augmente le risque de fausses couches. D’un autre côté, les femmes ayant présenté une ou plusieurs faussent couches ont tendance à être particulièrement stressées et anxieuses par crainte d’en être victime une nouvelle fois. Il s’agit donc d’un cercle vicieux !
Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut s’éloigner au maximum des sources de stress et le gérer au quotidien, notamment en optant pour l’une des nombreuses méthodes naturelles antistress telles que la sophrologie.
Il est également recommandé de recourir à des plantes relaxantes et apaisantes pour réduire son niveau de stress, donc le risque de fausse couche.
Voici quelques plantes antistress bénéfiques et autorisées chez les femmes enceintes ou en plein projet de conception :
- Le tilleul ;
- La lavande ;
- La mélisse ;
- La passiflore.
Les informations présentées sur ce site n’ont pas pour objectif de se substituer à un traitement ou aux conseils d’un médecin, ou d’un spécialiste et doivent de préférence être envisagés sur des recommandations personnalisées.