Environ 70% des femmes se plaignent de troubles psychiques et/ou physiques qui surviennent de manière plus ou moins régulière dans les quelques jours qui précèdent leurs menstruations et qui disparaissent avec l’arrivée des saignements. La moitié d’entre elles présentent des symptômes, à caractère local ou général, plus sévères qu’on a regroupé sous l’appellation « syndrome prémenstruel » ou « SPM ».
Ce syndrome est associé à une diminution significative de la qualité de vie et de la productivité des femmes qui en sont atteintes. Ses répercussions sont donc aussi bien psychosociales qu’économiques.
Heureusement, des solutions existent pour des jours meilleurs avant les règles ! Nous vous les faisons découvrir dans le présent article.
Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel (SPM)?
Le syndrome prémenstruel est un ensemble de symptômes physiques ou psychiques qui apparaissent en général quelques jours avant les règles, donc durant la deuxième phase du cycle menstruel qu’on appelle « phase lutéale ». Ces symptômes disparaissent avec l’apparition des règles.
La spécificité du syndrome prémenstruel tient à son caractère rythmé par les règles, et à son intensité suffisamment élevée pour retentir de manière significative sur la qualité de vie des femmes qui en souffrent (vie personnelle, interactions sociales et activité professionnelle).
Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel ?
Le diagnostic du syndrome prémenstruel est essentiellement clinique, c’est-à-dire qu’il est basé sur l’interrogatoire de la patiente par un médecin, complété par un examen physique complet.
Les symptômes apparaissent généralement dans la semaine qui précède les règles et disparaissent assez rapidement lors des saignements. Les femmes peuvent alors présenter un large éventail de manifestations cliniques telles que :
- Une tendance à la rétention d’eau : la femme prend du poids et a la sensation d’être gonflée (particulièrement au niveau des jambes). Cela est expliqué par une diminution de l’élimination de l’eau et son accumulation au niveau des tissus
- Des seins tendus et douloureux : c’est le résultat des différents phénomènes qui ont lieu au niveau des glandes mammaires sous l’effet des œstrogènes et de la progestérone (élargissement des canaux et croissance des glandes mammaires).
- Des éruptions cutanées : la peau est très sensible aux modifications hormonales. Durant les jours qui précèdent les règles, la peau est alors fragilisée et devient vulnérable aux agressions extérieures. Résultat : irritations en tout genre, rougeurs, acné, herpes, démangeaisons…
- Des bouffées de chaleur : secondaires aux modifications hormonales. Elles sont similaires à celles que présentent les femmes ménopausées.
- Des troubles digestifs : ils peuvent se manifester sous différentes formes : nausées, vomissements, diarrhées ou constipation, gaz et ballonnements, modification de l’appétit (anorexie ou, au contraire, boulimie) …
- Des troubles du sommeil : troubles d’endormissement et insomnies sont monnaie courante lors du SPM. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment l’augmentation de la température interne du corps qui perturbe l’endormissement. Les autres symptômes (troubles digestifs, douleurs, anxiété et la dépression…) sont également en cause.
- Des troubles neuropsychiques : peuvent se manifester sous forme de signes tels que l’irritabilité, l’agitation, la colère, l’anxiété, la léthargie ou manque d’énergie, l’asthénie intense (fatigue profonde), le manque de concentration, la dépression…
- Des douleurs : elles concernent généralement la région du bas ventre, mais elles peuvent aussi être ressenties très intensément au niveau des muscles sous forme de courbatures, au bas du dos (lombalgies), aux articulations… Leur intensité est parfois responsable de malaises vagaux avec chute de tension brusque et évanouissement.
- Des céphalées : dans le cadre du syndrome prémenstruel, les céphalées prennent le nom de « migraine cataméniale ». Leur mécanisme exact reste flou, mais la piste hormonale est quasi certaine (chute plus ou moins brutale du taux d’œstradiol dans le sang). Ce type de céphalée se voit également lors de l’arrêt de la pilule contraceptive (même mécanisme).
Quelles sont les causes du syndrome prémenstruel ?
Le diagnostic du syndrome prémenstruel est purement clinique. Il repose essentiellement sur l’écoute des plaintes de la femme qui en souffre. Il lui est donc demandé de noter ses différents symptômes et de décrire leur intensité, durée, évolution… Il n’existe aucun examen complémentaire qui permet de confirmer le diagnostic.
À l’heure actuelle, aucune cause qui expliquerait précisément le syndrome prémenstruel n’a été identifiée. Les scientifiques ont toutefois avancé de nombreuses hypothèses :
- Origine hormonale (excès d’estrogènes, manque de progestérone, taux de prolactine élevé, d’hypothyroïdie)
- Facteurs génétiques,
- Réactions allergiques,
- Troubles métaboliques,
- Carence en sérotonine,
- Carence vitaminique et en minéraux.
Les symptômes du syndrome prémenstruel sont très probablement la conséquence des changements hormonaux durant le cycle. Par ailleurs, les études ont retrouvé certaines similitudes chez les femmes qui souffrent de ce syndrome, notamment la carence en sérotonine (neurotransmetteur) et la prédisposition génétique (notion de syndrome prémenstruel dans la famille : mère, sœurs…).
Quels sont les traitements du syndrome prémenstruel ?
La prise en charge du syndrome prémenstruel repose avant tout sur une bonne hygiène de vie, cela passe par l’amélioration de l’alimentation, la pratique d’une activité physique régulière et l’amélioration du sommeil.
Lorsque les mesures hygiénodiététiques ne suffisent pas à contrôler les symptômes de manière satisfaisante, la prescription de certains médicaments sera envisagée.
En complément au traitement médicamenteux et aux règles d’hygiène de vie, on fait appel à la médecine douce pour soulager le syndrome prémenstruel.
Alimentation saine
Un régime alimentaire sain et équilibré est essentiel pour diminuer l’intensité des symptômes liés au syndrome prémenstruel. Certains aliments sont à privilégier, d’autres à éviter :
Aliments à privilégier :
- Les féculents : riz complet, pain complet, céréales complètes, pâtes complètes et légumes secs aident à lutter contre les effets négatifs des déséquilibres hormonaux en régulant la sécrétion d’insuline et en augmentant celle de la sérotonine.
- Légumes cuits : leur richesse en fibres aide à régler le transit intestinal, donc à lutter contre les troubles digestifs.
- Les oméga 3 : huile de foie de morue, œufs, poissons gras (morue, sardine, maquereau, hareng, anchois) … Ces aliments sont riches en oméga 3, un acide gras insaturé ayant des propriétés anti-inflammatoires qui luttent contre les douleurs lors du SPM.
- Les sources de magnésium : la consommation d’aliments tels que les céréales à base de son d’avoine, les noix du Brésil et le thon permet de faire le plein de magnésium, un minéral ayant des bienfaits anti-inflammatoires. Il pourrait donc réduire les douleurs, la sensibilité mammaire, la nervosité et les sautes d’humeur.
Il est recommandé de manger à heures fixes (les 3 principaux repas) et de prendre une petite collation riche en glucides complexes ou en protéines entre les repas en cas de faim. Cela permet de maintenir un taux de glucose équilibré durant la journée, évitant ainsi l’apparition ou l’aggravation des symptômes.
Aliments à éviter :
- Les produits raffinés : ils sont source de déséquilibre glycémique et d’une diminution de synthèse de sérotonine. Il faut donc éviter les aliments tels que le pain à farine blanche, le riz blanc, les céréales raffinées, les viennoiseries, les biscuits industriels, les fruits en conserve…
- Les aliments trop salés : le sel majore les phénomènes de rétention d’eau. Il est donc recommandé de réduire au maximum le sel et les produits salés. Pour compenser le manque de goût, il est possible d’utiliser des épices et des herbes aromatiques.
- Les aliments trop sucrés : les fluctuations du taux de glucose sanguin qu’ils provoquent sont responsables d’une majoration des déséquilibres hormonaux avant les règles, ce qui se manifeste par une augmentation de l’intensité des symptômes.
- Les excitants : le tabac, les boissons alcoolisées, les boissons énergisantes, le café noir, le thé en grande quantité… Ils accentuent l’irritabilité et les troubles de l’humeur.
- Trop de viande rouge : les viandes rouges sont riches en acides gras saturés et pauvres en fibres. Leur consommation en grande quantité est déconseillée avant les règles. Préférez les viandes maigres et les poissons gras.
Afin de prévenir les carences alimentaires secondaires aux pertes sanguines des règles et aider le corps à se reconstruire, il est essentiel d’avoir un régime alimentaire équilibré et varié. Consommez des aliments riches en protéines, en glucides et en bon gras, en fer et en vitamines. Pour faire passer tout ça, buvez suffisamment d’eau tout au long de la journée, ça reste la meilleure boisson santé !
Activité physique régulière
Faire de l’exercice régulièrement est bénéfique dans le cadre du syndrome prémenstruel. Cela permet de réduire les symptômes neuropsychiques tels que l’anxiété, l’irritabilité et le syndrome dépressif. C’est également excellent pour améliorer la circulation sanguine et la fonction rénale (réduire la rétention d’eau), la digestion, le sommeil…
Sommeil en quantité suffisante
Le manque de sommeil favorise le déséquilibre hormonal à l’origine des symptômes du syndrome prémenstruel. À leur tour, ces symptômes (douleurs, troubles digestifs…) provoquent des troubles du sommeil. C’est donc un cercle vicieux ! Afin de le rompre, il est essentiel de soigner la qualité de son sommeil. Pour ce faire, suivez les quelques conseils suivants :
- Dormir à heure fixe (de préférence avant 22h).
- Avoir une bonne literie (matelas orthopédique, coussins adaptés).
- Assurer un environnement adapté au sommeil (calme, sombre, température à 18°C, humidité entre 50 et 55%).
- Privilégier les activités relaxantes le soir.
- Éviter les excitants après 17h (tabac, alcool, café, thé, boissons énergisantes…).
- Éviter les repas copieux au diner.
- Prendre une tisane apaisante avant de dormir (valériane, passiflore, lavande, mélisse, tilleul…).
- Dormir dans la bonne position (sur le côté ou sur le dos, éviter la position ventrale).
Traitement médicamenteux
Lorsque les mesures hygiénodiététiques se révèlent insuffisantes pour soulager les symptômes du SPM, le médecin prescrit un traitement oestroprogestatif (la pilule contraceptive) afin de maintenir l’homéostasie hormonale (équilibre des concentrations des différentes hormones). Les modalités de prise de ce traitement doivent faire l’objet d’une consultation chez votre médecin traitant généraliste ou gynécologue.
D’autres médicaments peuvent être prescrits pour soulager certains symptômes, notamment les antalgiques simples, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, les antispasmodiques…
Médecine douce
La médecine douce représente une alternative intéressante pour les femmes réticentes à la prise de pilule œstroprogestative. Voici quelques-unes des pratiques naturelles efficaces pour soulager le syndrome prémenstruel :
- La phytothérapie : les études ont démontré l’efficacité du gattilier pour soulager les symptômes du syndrome prémenstruel, notamment grâce à son action régulatrice sur la sécrétion des hormones sexuelles. Il est si efficace pour soulager les mastalgies que son utilisation a été approuvée par l’Organisation mondiale de la Santé. Attention toutefois aux contre-indications.
L’alchémille, l’achillée millefeuille, le framboisier, l’huile d’onagre peuvent également être très utiles pour lutter contre le SPM en harmonisant le cycle menstruel.
D’autres plantes médicinales comme la mélisse, le griffonia peuvent être utilisées pour améliorer le sommeil, soulager les douleurs et réduire le stress.
- La vitamine B6 et le magnésium sont des nutriments qui aident à soulager le SPM
- L’homéopathie : certains remèdes homéopathiques pourraient réduire les symptômes du SPM :
- Folliculinum contre les douleurs.
- Phosphorus ou Natrum muriaticum contre l’humeur dépressive.
- Phytolacca ou Lac caninum contre les seins gonflés.
- Natrum sulfuricum contre la rétention d’eau.
Attention ces granules sont à base de saccharose et de lactose
- Les techniques de respiration, sont idéales pour se relaxer et lâcher prise.
- Prendre soin de son foie et de ses intestins sera primordial dans le SPM, puisqu’ils éliminent les estrogènes. Il conviendra de lutter contre la constipation en consommant assez de fibres. La Soutenir l’action du foie avec l’artichaut ou le radis noir sera également intéressant
Les informations présentées sur ce site n’ont pas pour objectif de se substituer à un traitement ou aux conseils d’un médecin, ou d’un spécialiste et doivent de préférence être envisagés sur des recommandations personnalisées.